172 Comme un cerf altéré brame

1.
Comme un cerf altéré brame
Après le courant des eaux,
Ainsi soupire mon âme,
Seigneur, après tes ruisseaux,
Elle a soif du Dieu vivant,
Et s’écrie en le suivant:
O mon Dieu, quand donc sera-ce
Que mes yeux verront ta face?

2.
Pour pain je n’ai que mes larmes,
Et nuit et jour en tout lieu,
Lorsqu’en mes dures alarmes
On me dit: Que fait ton Dieu?
Je regrette la saison
Où j’allais en ta maison
Chantant avec les fidèles
Tes louanges immortelles.

3.
Mais quel chagrin te dévore?
Mon âme rassure-toi:
Espère en Dieu, car encore
Il sera loué de moi.
C’est son regard seulement
Qui guérira mon tourment:
Mon Dieu, je sens que mon âme
D’un ardent désir de pâme.

4.
Tous les flots de ta colère
Seigneur, sur moi, ont passé;
Mais par ta grâce, j’espère
Qu’enfin l’orage a cessé.
Le jour tu me conduiras,
Et la nuit tu me feras
Chanter, d’une âme ravie,
Ton saint nom, Dieu de ma vie.

5.
Mais quel chagrin te dévore?
Mon âme, rassure-toi:
Espère en Dieu, car encore
Il sera loué de moi.
Un regard dans sa faveur,
Me dit qu’Il est mon Sauveur;
Et c’est aussi Lui, mon âme,
Qu’en tous mes maux je réclame.